Sandra Ganneval, l'autoédition, le choix de la liberté

Il était une fois... une horrible princesse, extrait

 

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Il était une fois… une horrible princesse. Elle était si laide, qu’à sa naissance, en la voyant pour la première fois, sa mère, la reine, s’évanouit d’horreur. Les sages-femmes se précipitèrent hors de la royale salle de travail pour vomir. Le médecin accoucheur de la cour faillit la faire tomber, il la tenait à bout de bras comme s’il s’agissait d’un vilain poisson gluant, ne sachant qu’en faire, enfin, il la laissa choir dans une bassine et l’y abandonna, gigotant et hurlant.

 

Lorsque le médecin informa le roi de la situation, celui-ci déclara que cet accouchement n’avait jamais eu lieu et que quiconque en parlerait serait décapité sur-le-champ. L’enfant n’avait jamais existé. Officiellement, la reine avait fait une fausse couche.

 

Cette décision s’avéra d’autant plus sage qu’à son réveil, la jeune maman ne se souvenait plus qu’elle venait d’accoucher, son esprit avait si peu apprécié cette expérience traumatisante qu’il avait purement et simplement décidé de la balancer aux oubliettes.

 

Le roi ordonna au médecin de se débarrasser de l’enfant par le moyen qui lui paraîtrait le plus adéquat. Bien entendu, il refusa de la voir.

 

Mais, avant que le médecin ne puisse accomplir sa mission, il se produisit un étrange évènement.

 

La reine possédait un chien, un énorme pitbull à la robe bigarrée, un animal magnifique qui lui était très attaché, la suivait partout et montrait les dents à tout autre que sa maîtresse. Durant l’accouchement, il était demeuré devant la porte de la salle de travail, hurlant à la mort. Lorsque le médecin avait ouvert les battants pour rendre compte au roi de la situation, le chien s’était engouffré dans la pièce, attiré par l’odeur de sa maîtresse et celle du sang. À son retour dans la salle de travail, le médecin découvrit la bête allongée dans un coin, la truffe ensanglantée, elle se léchait les babines en poussant des gémissements déchirants d’humanité… et il ne restait plus la moindre trace du bébé. Il en conclut que l’animal, pour une obscure raison, l’avait dévoré. Il ne poussa pas plus loin ses investigations tant cela faisait son affaire.

 

*

* *

 

Elle aime souffler sur le tissu qui dissimule son visage, le faire gonfler. Elle promène ses mains sur et sous le masque à la texture douce et élastique. Il est comme une seconde peau, avec deux ouvertures pour les yeux et une pour la bouche.

 

Une pluie d’orage cogne contre les carreaux et elle n’entend pas le bruit de la clef qui tourne dans la serrure. Elle aime la pluie, elle ouvre une fenêtre, tend les mains et laisse les gouttes tambouriner sur sa peau. Elle frotte ses mains mouillées l’une contre l’autre. Elle écoute. Elle a l’impression que la pluie lui parle. Son geôlier ouvre la porte.

 

*

* *

 

– On ne peut pas dire que ce roi soit très aimé de ses sujets.

 

Il est fort probable que l’un d’entre eux, excédé par les taxes qui s’abattent sans cesse sur le peuple, ait eu recours à quelque sortilège, et que ce soit la raison pour laquelle la reine a enfanté de ce bébé monstrueux.

 

Il est fort probable que le fou du roi, ce nabot à qui rien n’échappe, se soit faufilé dans la pièce et se soit emparé de l’enfant, sachant très bien avec qui négocier cette prise, ce nabot aux dents de castor qui, hors de la vue de la reine, n’hésite pas à maltraiter son chien.

 

Il est fort probable qu’il ait constaté que seul le visage de l’enfant a été touché par la malédiction, que son corps est normal, mais… il faut que je te parle des cheveux de cette enfant. Ses cheveux, c’est ce qui a le plus intrigué le fou. Et pourtant, lorsqu’il faisait partie de cette troupe de cirque en tant que phénomène de foire, il en a vu, des êtres étranges, étranges à vous imaginer transporté en enfer, une créature mi-homme mi-cheval, une autre, la tête plantée à l’envers sur le cou, une femme avec un troisième œil sur la joue et courant sur ses trois jambes arquées... mais des cheveux pareils... il n’en a jamais vu de tels. Il en a frissonné. On les dirait vivants, faits d’une étrange matière, ils font penser à des serpents, on les dirait pourvus d’écailles, on dirait qu’ils se dressent, mais cela se fait si promptement, ils reprennent si vite une apparence à peu près normale que le fou doute de ses sens.

 

S’arrachant à sa fascination, il a pris un drap, a emballé l’enfant comme un vulgaire paquet et s’est enfui aussi vite que le lui permettaient ses petites jambes. Les nouvelles vont bon train quand on les attend, et quelqu’un attendait la nouvelle de cette naissance. Le fou n’a qu’une hâte, confier le… la…, se débarrasser de cet être immonde que le destin et surtout sa cupidité lui ont collé entre les bras...

 

 

 

Envie de connaître le sort que j'ai réservé à mon horrible princesse ?

 

 

 

 

 

 

Sandra Ganneval, écrivaine indépendante

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30/01/2017
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