Sandra Ganneval, l'autoédition, le choix de la liberté

"Écriture, mémoires d’un métier", Stephen King, 2000


By Stephanie Lawton [CC BY 2.0  (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons

 

 

Pour moi, ce livre est, avant tout, une autorisation à écrire que donne un grand écrivain à toute personne qui a envie de se lancer dans l’écriture d’un roman, parce que, quoi que vous puissiez entendre de négatif sur Stephen King, Stephen King est un grand écrivain et pas seulement par la taille. Dans cet essai, il apparaît comme quelqu’un d’extrêmement généreux, partageant son savoir sans compter.

 


 

PREMIÈRE PARTIE

 

CV

 

Où l’auteur se raconte, nous explique comment il en est arrivé là, comment il est devenu l’écrivain que l’on connaît. Il a un frère. Ils ont été élevés par une mère célibataire. Il vient d’un milieu humble. Son goût pour la lecture est apparu très tôt. Il a également commencé à écrire très tôt. Son désir d’écrire est né de la lecture de pulps, sortes de fanzines.

 

Il envoie régulièrement des nouvelles à des magazines, elles sont refusées les unes après les autres, mais, un jour, il reçoit un précieux conseil de la part d’un éditeur : il faut retirer 10% d’un texte pour parvenir à une version finale acceptable.

 

Stephen King affronte des années de galère entre écriture, études et jobs ingrats, comme celui qu’il tiendra dans une blanchisserie.

 

Pour lui, le plus important lorsque l’on s’embarque dans l’aventure de l’écriture, c’est ceci :

 

« Avoir quelqu’un qui croit en vous fait une sacrée différence. Ce quelqu’un n’a pas besoin de faire de discours. Qu’il croie en vous est en général suffisant. »

 

La carrière de Stephen King démarre avec la parution de « Carrie ». Il a 27 ans. Ce début de roman, il l’avait jeté à la poubelle parce qu’il avait l’impression d’avoir fait du sale boulot, sa femme l’a récupéré, lu et lui a demandé de poursuivre. Cool d’avoir quelqu’un qui croit en vous, non ?

 

« Ce que j’ai découvert de plus important, c’est que la perception qu’a l’auteur de ses personnages, au départ, peut être aussi erronée que celle du lecteur ; et presque aussi important, j’ai compris que le fait d’arrêter la rédaction d’un texte simplement parce que c’est difficile sur le plan affectif ou sur celui de l’imagination, est une mauvaise idée. Il faut parfois continuer même quand on n’en a pas envie, et il arrive qu’on fasse du bon boulot alors qu’on a l’impression d’être là, à pelleter bêtement de la merde, le cul sur une chaise. »

 

DEUXIÈME PARTIE

 

La métaphore de la boîte à outils

 

 

Dans la partie supérieure de la boîte à outils de l’écrivain, Stephen King place le vocabulaire.

 

Le travail de l’écrivain consistera à l’adapter au genre qu’il a choisi, à ses personnages et aux situations. Il conseille vivement de ne pas châtier son langage juste pour le châtier et faire plaisir à des personnes bien pensantes. Si c’est un langage grossier qui convient, il faut se sentir à l’aise d’utiliser un langage grossier, si c’est un langage soutenu qui convient, même chose.

 

Avec le vocabulaire, vient la grammaire.

 

Juste en dessous du vocabulaire et de la grammaire, vient le style.

 

Stephen King se réfère à un ouvrage écrit par William Strunk, The element of style, un classique de la littérature américaine, il s’agit d’un manuel stylistique. Je vous invite à découvrir la chronique qu’en a fait le youtuber Raj dans le cadre de ses défis un peu fous, celui-ci étant de lire un livre par jour pendant 30 jours.

 

 

 

Stephen King nous conseille de privilégier les verbes à la voix active pour rendre notre récit dynamique.

 

Les adverbes doivent être utilisés avec parcimonie, position résumée dans cette phrase : « L’adverbe n’est pas un ami. »

 

« Avec l’adverbe, l’écrivain trahit le fait qu’il craint de ne pas s’être exprimé avec clarté, d’être passé à côté de qu’il voulait souligner ou du tableau qu’il voulait esquisser. »

 

Il faut donc privilégier « dit-il », « dit-elle » dans les dialogues, le contexte doit indiquer au lecteur de quelle façon la phrase est dite. Donc l’ajout de « méchamment », « violemment », « brutalement » etc. est superflu.

 

« Écrire dit-il/dit-elle est divin. »

 

Le style comprend aussi la présentation, la longueur des paragraphes et l’aération du texte.

 

« Le paragraphe idéal, une phrase présentant le sujet, suivie d’autres qui expliquent et amplifient la première. »

 

L’objectif est d’ « apprendre à trouver le rythme. »

 

« Vous bâtirez votre roman paragraphe après paragraphe, à l’aide de votre vocabulaire et de vos connaissances grammaticales et stylistiques de base. »

 

TROISIÈME PARTIE

 

Écriture

 

Stephen King définit plusieurs types d’écrivains :

 

Les plus mauvais ; les écrivains compétents ; les écrivains ayant réellement du talent ; les génies.

 

Là, en tant qu’auteur encore en devenir, on espère être dans la seconde catégorie et pouvoir s’améliorer.

 

Ça tombe bien, cet ouvrage est un encouragement à travailler.

 

Si vous voulez devenir écrivain, lisez beaucoup et écrivez beaucoup.

 

Remarque intéressante : « On apprend avec bien plus de clarté ce qu’il ne faut pas faire en lisant de la mauvaise prose. »

 

Stephen King désacralise l’écriture et n’a pas peur de déclarer qu’il s’agit d’un travail au même titre que celui de plombier. Si l’on a le talent d’écrire, il faut l’exploiter et le développer.

 

Pour ce qui est du rythme d’écriture, il affirme que « Le premier jet d’un livre ne devrait pas prendre plus de trois mois. »

 

Il a l’habitude de rédiger dix pages par jour, ce qui équivaut à 2000 mots.

 

L’objectif est d’écrire un mot après l’autre.

 

Il insiste sur une autre vérité que beaucoup d’auteurs ont du mal à admettre et qui fait le succès des écrivains dits populaires : «  Les acheteurs d’un livre ne sont pas attirés, dans l’ensemble, par les mérites littéraires d’un roman ; ils désirent avant tout une histoire à dévorer dans l’avion, une histoire qui les fascinera au point qu’ils auront envie de tourner chaque page jusqu’à la dernière. »

 

Que doit écrire un aspirant écrivain ? La réponse est simple :

 

« Écrivez ce que vous avez envie d’écrire, insufflez-y de la vie et rendez votre texte unique en y mettant ce que vous savez de l’existence, de l’amitié, des relations humaines, du sexe, du travail. »

 

Mais revenons à l’aspect technique. Dans un roman, on trouve trois éléments : la narration, la description, les dialogues.

 

Pour lui, l’intrigue se mettra en place d’elle-même, inutile de s’en préoccuper. Il suffit de laisser l’histoire se construire en la considérant comme un fossile que l’on déterre peu à peu en ayant bien présente à l’esprit l’idée que l’on ne contrôle pas tout.

 

La question toute simple « Et si ? » constitue la trame d’un bon roman.

 

Il est aussi très important d’être honnête en racontant son histoire.

 

« Pratiquez, exercez-vous, n’oubliez jamais que votre boulot consiste à dire ce que vous voyez et à faire avancer votre histoire. »

 

Un principe primordial à retenir : « NE JAMAIS EXPLIQUER CE QUE L’ON PEUT MONTRER. »

 

Et quand on fait référence à la biographie de l’un de ses personnages, il vaut mieux se contenter d’en évoquer les aspects intéressants, ceux qui font avancer l’histoire.

 

DE LA VIE : UN POST-SCRIPTUM

 

Dans cette dernière partie, Stephen King relate l’accident grave dont il a été victime en 1999 et comment peu à peu, lors de sa convalescence, il a repris goût à l’écriture. Celui qu’il appelle « Monsieur Muse » est revenu se poser sur son bureau.

 

Pour moi, «Écriture, mémoires d’un métier » est une merveilleuse autorisation à se lancer dans l’écriture d’un roman, je vois ce livre comme un cadeau fait aux écrivains en herbe et à ceux qui cherchent à se perfectionner.

 

C’est « une autorisation en bonne et due forme : vous le pouvez, vous le devez et, si vous êtes assez courageux pour vous lancer, vous y arriverez. »

 

 

 

Si cet article vous a plu, je vous autorise à le partager Clin d'œil

 

 

Sandra Ganneval, écrivain indépendant

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23/07/2018
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