Sandra Ganneval, l'autoédition, le choix de la liberté

Pourquoi nous avons peur

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J’aime beaucoup ce texte de Marianne Williamson, lu par Nelson Mandela, le jour de son investiture à la présidence de l’Afrique du Sud, en 1994. Même si l’on n’est pas religieux, je pense que l’on peut en apprécier toute la force.

 


 

Notre peur la plus profonde
n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,

Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.

C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.

Nous nous posons la question...
Qui suis-je, moi, pour être brillant,
radieux, talentueux et merveilleux ?

En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ?
Vous êtes un enfant de Dieu.

Vous restreindre, vivre petit,
ne rend pas service au monde.

L'illumination n'est pas de vous rétrécir
pour éviter d'insécuriser les autres.

Nous sommes tous appelés à briller, comme les enfants le font.
 
Nous sommes nés pour rendre manifeste
la gloire de Dieu qui est en nous.

Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus,
elle est en chacun de nous,

Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière,
nous donnons inconsciemment aux autres
la permission de faire de même.

En nous libérant de notre propre peur,
notre puissance libère automatiquement les autres.

 

Penser à ce texte m’amène à réfléchir à la peur, à mes peurs, à celles que nous portons tous en nous.

 

Pourquoi avons-nous peur ?

 

La peur fait partie de notre vie.

 

Davantage que la confiance.

 

Nous sommes davantage entraînés à avoir peur qu’à être confiants. Cela commence dès que nous sommes petits. Nous subissons un entraînement à la peur de tous les instants ou presque. « Ne mets pas ça dans ta bouche », « Ne touche pas ça. », « Ne va pas là. », « Ne monte pas là-dessus. » Et puis, si nous avons une éducation religieuse, on nous inculque des peurs liées à la religion, à ce qui pourrait nous arriver par décision divine, si nous n’étions pas sages. Et puis : « Ne parle pas aux étrangers. », « N’accepte pas de bonbons d’un étranger », « N’accepte rien des étrangers. » À ce stade, pour un peu que nous ayons quelquefois regardé le journal télé, nous sommes avertis de l’horreur du monde et de ses dangers.

 

Car, c’est bien cela que l’on nous inculque : le monde n’est pas, comme tout enfant pourrait le croire, un gigantesque terrain de jeux à explorer, c’est un terrain dangereux, miné, semé d’embûches.

 

Des méchants nous guettent à tous les coins de rue, de vilains pervers. Et si nous n’en avons pas peur, ils abuseront de notre confiance et nous ferons du mal, beaucoup de mal. 

 

Arrivés à l’âge adulte, ces peurs sont ancrées dans notre cerveau même si, officiellement, nous n’avons plus peur du croque-mitaine, d’autres monstres l’ont remplacé.

 

Nous avons peur du chômage, de la précarité, de manquer d’argent, de ne pas avoir une aussi belle voiture que notre voisin, de ne pas pouvoir devenir propriétaire de notre logement, de ne pas pouvoir nous endetter comme tout le monde le fait, nous avons peur de la pollution, du cancer...

 

Nous avons peur, encore et toujours.

 

Peur de lâcher ce travail en CDI dans lequel nous nous ennuyons à mourir parce que peur de nous retrouver au chômage, de ne pas retrouver un emploi, d’avoir une trop maigre retraite en fin de compte. Peur de ne pas pouvoir en profiter, faute de suffisamment d’argent pour cela. Peur de ne pas la voir, la retraite, parce que décédé avant.

 

Nous avons peur du manque, en particulier de manquer de nourriture, c’est pour cela que nous faisons des courses toutes les semaines alors que nos placards sont pleins.

 

Nous avons peur de ne pas rencontrer la bonne personne, celle qui partagera notre vie, notre prince charmant ou notre princesse charmante, vantés par Disney. Nous avons peur de ne pas réussir à nous reproduire.

 

Nous avons peur de nous montrer tels que nous sommes par crainte d’être jugés, abandonnés, rejetés.

 

Et si nous arrêtions d’avoir peur ?

 

Nous, les Occidentaux, sommes des privilégiés.

 

Nous n’avons jamais vécu dans un environnement aussi protégé. Les risques, quoique réels, sont parfois bien dérisoires. Oui, je peux me faire écraser par une voiture en sortant de chez moi mais la plupart des rues sont équipées de feux rouges, le risque est pour le moins petit.

 

Oui, je peux me faire virer de mon job. Je peux ne pas m’en remettre mais je peux aussi rebondir, faire le deuil de ce boulot passé, me former à autre chose, créer ma boîte, réaliser un rêve cher, continuer à avancer, me découvrir des forces, des soutiens inespérés.

 

Nous sommes plein de ressources que le monde moderne nous a appris à ignorer, nous donnant l’habitude de miser sur nos faiblesses plutôt que sur nos forces. L’école privilégie certaines compétences, laissant les autres dans l’ombre, favorisant ainsi certains enfants, défavorisant les autres et pire, les incitant à ne pas se sentir à la hauteur.

 

Entretenir la peur fait le bonheur des marchands. Si nous n’avions pas peur, nous n’agirions pas en personnes qui ont peur, nous ne serions pas soumis à l’autorité comme nous le sommes, nous dirions plus souvent « non », nous poserions plus souvent des questions commençant par « pourquoi. » Et nous chercherions les réponses. Et nous les trouverions.

 

Certaines personnes défendent la thèse que l’école publique telle que nous la connaissons aujourd’hui aurait été inventée pour faire de nous de bons ouvriers.

 

Être assis. Apprendre à se taire. À lever la main pour poser une question. À parler ou à bouger quand on nous en donne l’autorisation. À obéir. À apprendre ce que signifie être bon et être mauvais dans une matière. Bon. Ou mauvais. Être noté, évalué. Être discipliné. Et avoir peur.

 

Dans l’imaginaire collectif, étudier signifie avoir une chance de trouver un bon emploi plus tard. Être un cancre signifie le rester toute sa vie et ne réussir à rien faire de bon.

 

Cette peur fonctionne toujours, quoi qu’on en dise. Il y a toujours d’un côté, ceux qui ont réussi à s’adapter à l’école et à obtenir avec plus ou moins de difficulté un emploi et ceux qui rament car, échec scolaire rime souvent avec chômage.

 

En dehors des diplômes, point de salut, soi-disant, mais que fait-on de la débrouillardise, de la capacité à repérer les opportunités, de la plasticité du cerveau et de la possibilité de se former à tout âge pour peu qu’on le veuille ?

 

La peur est-elle notre amie ?

 

Évidemment, la peur est nécessaire et est là pour nous préserver.

 

Mais toutes ces peurs que l’on nous a inculquées et qui régissent notre quotidien, ont-elles une raison d’être ?

 

Bien souvent, toutes ces peurs acquises sont là pour nous empêcher de penser, de dire non, de dire stop, elles nous paralysent, nous empêchent d’évoluer.

 

Il n’y a pas de solution miracle face à la peur. Soit nous lui faisons face et nous rendons compte que nous étions capables de l’affronter. Soit nous la laissons gagner, nous déclarant incapable de lutter contre elle.

 

Et vous ? Qu’allez-vous choisir aujourd’hui ? Faire face ou déclarer forfait avant d’avoir entamé le combat ?

 

Sources :

http://www.momes.net/Apprendre/Societe-culture-generale/L-ecole/Qui-a-invente-l-ecole

http://blog.euresis.com/index.php?/archives/1211-Lecole-sert-a-formater-les-enfants-en-parfaits-ouvriers;-cette-lecon-vaut-bien-un-peu-de-prospective....html

https://www.mieux-vivre-autrement.com/leducation-nationale-ou-apprentissage-de-la-soumission.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



21/10/2018
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