Sandra Ganneval, l'autoédition, le choix de la liberté

Qu’est-ce qui fait un bon dialogue ?

Voici une tentative de traduction d’un article de Joe KONRATH, à retrouver en version originale dans The Newbie's Guide to Publishing (Everything a Writer Needs to Know), pavé génial et lecture inspirante pour les indépendants de tous pays ou, sur son  blog . Une traduction en français par quelqu’un dont c’est le métier serait la bienvenue ! Avis aux amateurs !

 

 

 


 


Mais, me direz-vous, qui est Joe KONRATH ? Et là, hop, hop, sans complexes, je fais un copié collé wikipédien : « J. A. Konrath, né en 1970 à Skokie, Illinois, est un auteur américain de romans policiers et, sous le pseudonyme de Jack Kilborn, de quelques romans fantastiques d’horreur. Il a également signé quelques textes de science-fiction sous le pseudonyme de Joe Kimball. » Mais, ce n’est pas le plus intéressant, quand je vous aurai dit que ce Monsieur est un grand défenseur de l’autoédition et de l’autopromotion, qu’il est persuadé que les auteurs ont un rôle capital à jouer dans le marketing de leurs livres, que lui-même a atteint, voire dépassé le million de ventes et qu’il tient un blog passionnant comportant un nombre impressionnant d’articles consacrés à l’édition indépendante, vous comprendrez pourquoi je me mords les doigts d’avoir un niveau en anglais aussi désastreux.

 

Mais bon, il y a un proverbe qui dit « Ne laissez pas ce que vous n’avez pas vous empêcher d’utiliser ce que vous avez. » Donc, j’ai envie de partager ce que j’ai compris avec vous et je le fais !

 

 

"Pour de nombreuses raisons, le dialogue est l’un des éléments les plus importants d’une histoire.

 

 

  • Il transmet des informations importantes et fait avancer l'histoire
  • Il montre ce que pense un personnage, ce qu’il ressent, ce qu’il fait
  • Il peut être drôle, effrayant, triste, dramatique
  • Il rompt la monotonie visuelle de grands paragraphes maladroits
  • Il se lit rapidement
  • Il peut constituer la partie la plus mémorable d’une narration

 

 

Mais qu’est-ce qui fait un bon dialogue ? Quelles sont les choses à faire et à éviter quand on écrit un dialogue ?

 

 

Voici les règles que j’utilise.

 1.      Le faire sonner naturellement.

 

Les gens ne parlent pas comme ils écrivent. L'écriture est lente, réfléchie. La conversation est plus libre et moins précise. Enregistrez quelques dialogues dans des situations naturelles – au centre commercial, au téléphone, à la radio. Transcrivez ce que vous avez entendu. Vous remarquerez une grande différence entre le mot parlé et le mot écrit.

 

2.      Mais pas trop naturel.

 

Dans la vrai vie, les gens utilisent des hésitations (euh, hum) et se répètent beaucoup. Ils peuvent aussi parler longtemps, sans faire de pause. Dans votre récit, vous devez réduire, éliminer ce qui est inutile. Plus c’est bref, mieux c’est.

 

3.    Il doit servir l’histoire.

 

Les histoires sont construites autour du conflit. Cela devrait être la même chose dans vos dialogues. Parler de la pluie et du beau temps, cela arrive tout le temps dans la vie réelle, mais il n’y a pas de place pour cela dans un roman (à moins que le livre ne parle d’un mauvais présentateur météo). Le dialogue doit propulser l'histoire. Gardez ce mouvement et utilisez-le pour révéler des éléments de l’intrigue et les personnages.

 

 4.       Précisez qui est le locuteur uniquement lorsque c’est nécessaire.

 

La plupart des verbes employés dans les dialogues interrompent le flux et la cadence des mots. Utilisez « dit-il », et utilisez-le seulement avec modération. Les « cria », « hurla », « s’écria », « soupira », « rit », ne sont habituellement pas utiles. Ni les adverbes. Dit-il lourdement, doucement, cruellement, moqueusement, stupidement – cela devient vraiment rapidement lassant. Pour indiquer qui est le locuteur, utilisez l’action plutôt que les  « étiquettes », c’est la meilleure façon d’écrire une scène.

 

5.  N’oubliez pas la scène.

 

Où sont les personnages ? L’environnement, la situation, la position de leur corps, l’action ; tout cela est important mais pas aussi important que vous le pensez. Moins, c’est plus. Donner au lecteur juste assez d’informations pour imaginer la scène, et continuez ensuite l'histoire. La sur-description de chaque détail est ennuyeuse.

 

6.     Eviter le patois.

 

Quelques auteurs sont bons en patois. Vous n’êtes pas l’un d’entre eux. Évitez l’orthographe créative qui rend les mots méconnaissables.

 

7.      Eviter les bizarreries de ponctuation.

 

Quelques points d'exclamation, très bien. Mais n’en abusez pas. Idem pour l’italique, les apostrophes et la double ponctuation. Vous voyez ce que je veux dire ??!!??!?

 

8.   Des personnages différents parlent de façon différente.

 

Un flic ne parle pas comme un criminel. Evitez le dialecte mais utilisez une grammaire ou un vocabulaire incorrects s’ils sonnent authentiques. Ecrivez comme les gens parlent, même si ce n’est pas correct.

 

9.   Lisez à haute voix.

 

Quand vous avez fini une scène, lisez-la à haute voix pour voir si elle fonctionne. Si vous trébuchez sur les mots, le personnage trébucherait aussi. Si le dialogue ne sonne pas naturel, il ne se lira pas naturellement. Après avoir lu à haute voix, vous pouvez éliminer des mots assez facilement.

 

 

Retrouvez tous ces éléments dans le texte suivant :

 

 

Voici un bref extrait de « Bloody Mary » qui contient tous les points mentionnés ci-dessus. Lisez-le d’abord dans votre tête, puis à haute voix.

 

 

« L’appartement était propre, joliment meublé et disposait de l’air conditionné. Un meuble multimédia, bourré d’équipement de pointe, était posé près d’une télé écran large.

 

 

Colin, très maigre, était debout près de Benedict. Il portait un Jersey Steeler trop grand et une épaisse chaîne en or autour du cou.

 

 

« Les affaires doivent bien marcher. »

 

 

Des yeux, je fis le tour de la pièce, ennuyée que les escrocs réussissent toujours mieux que moi.

 

 

Colin haussa les épaules.

 

 

« Colin ? » Une voix de femme venant d’une pièce du fond. « Qui est là ? »

 

 

« Personne, Maman. Reste dans ta chambre. »

 

 

« Est-ce que Maman sait que tu deales ? » demandai-je.

 

 

« Je ne deale pas. Tout ça, c’est un grand malentendu. »

 

 

Je pêchai dans la poche de mon blazer le cliché d’un gros plan de la tête de Davi McCormick.

 

 

« Est-ce que tu reconnais cette femme ? »

 

 

J’observai le visage de Colin. Il lança un coup d’œil à la photo sans changer d’expression.

 

 

« Je ne l’ai jamais vue. »

 

 

« Elle t’a appelé sur ton téléphone portable il y a quelques jours. »

 

 

« Je n’ai pas de téléphone portable. »

 

 

Je lus à haute voix le numéro de téléphone.

 

 

« J’ai plus ce téléphone. J’l’ai perdu. »

 

 

« Quand l’as-tu perdu ? »

 

 

« Il y a deux semaines. »

 

 

Herb se pencha vers le pied de Colin.

 

 

« Je pense que tu as laissé tomber quelque chose, Colin. Regarde. »

 

 

Herb souleva un sac de poudre.

 

 

« Ce n’est pas à moi ! »

 

 

Herb afficha un visage innocent.

 

 

« Je l’ai vu tomber de ta poche. N’est-ce pas, Jack ? »

 

 

« Je n’ai jamais dealé cette merde, mec. J’ai juste distribué de l’herbe. »

 

 

« Où est ton téléphone, Colin ? »

 

 

« Je vous ai dit que j’avais perdu mon téléphone. »

 

 

Benedict plongea un doigt dans le sac, toucha ensuite sa langue.

 

 

« Combien penses-tu qu’il y en a là-dedans ? Huit, dix grammes ? Combien ça fait ? Trente ans ? »

 

 

Je me rapprochai de Colin.

 

 

« Nous avons trouvé les armes. Nous savons qu’elle t’a appelé. »

 

 

« Où est le téléphone ? »

 

 

« Je ne sais pas. »

 

 

Colin avait l’air effrayé. Quoique je ne puisse pas l'arrêter pour possession d'une confiserie connue, je décidai de tenter ma chance.

 

 

« Tu connais la chanson, Colin. À genoux, les mains derrière la tête. »

 

 

«  Je n’ai pas le téléphone ! Je le jure ! Vous devez demander à vos potes ! »

 

 

« Quels potes ? « 

 

 

« Les flics. Quand j’ai été arrêté le mois dernier, ils ont pris mon téléphone. Ils ne me l’ont jamais rendu. »

 

 

Du coin de l’œil, je remarquai que Herb abaissait le sachet. Je me plaçai entre lui et Colin.

 

 

« Tu dis que nous avons ton téléphone ? »

 

 

« Je l’avais quand j’ai été arrêté, et quand je suis sorti, personne ne savait rien de mon téléphone. »

 

 

J'avais un assez bon détecteur de mensonges interne, et soit Colin était un meilleur menteur que moi, soit il disait la vérité. »

 

 

 

Gagnerai-je le Pulitzer pour ce dialogue ? Non. Mais il contient tous les éléments que j'ai mentionnés.

 

 

J’ai écrit cela il y a deux ans et, aujourd’hui, je le modifierai un peu çà et là. Mais la scène fonctionne. Cela sonne juste. Le lecteur peut se représenter ce qui se passe et qui parle, même si c’est sous-décrit et qu’il y a quatre personnages différents. L'histoire avance et à une allure rapide. De plus, j'ai ajouté un peu d'humour pour la faire couler plus facilement.

 

 

L'écriture des dialogues peut être la partie la plus drôle et la plus facile de la rédaction d’une histoire."

 

 

Si cet article vous a plu, vous êtes libre de le partager.

 

 

 

 

 

Sandra Ganneval, écrivaine indépendante

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29/09/2016
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